Chekov, la Pravda et la guerre froide : quand Star Trek cherchait l’universalité

Star Trek est souvent célébré pour sa vision d’un avenir pacifié, uni et interstellaire. Pourtant, cette utopie a vu le jour en pleine guerre froide, dans un climat mondial tendu entre les États-Unis et l’Union soviétique. À travers la figure du personnage de Pavel Chekov, la série a tenté de refléter une certaine idée de coopération universelle, mais non sans débats ni symboles.


L’humiliation spatiale des États-Unis

Avant même que Star Trek ne soit diffusé en 1966, les Soviétiques avaient déjà remporté plusieurs étapes clés dans la conquête spatiale : lancement de Spoutnik (1957), premier être vivant (la chienne Laïka), premier homme dans l’espace (Youri Gagarine, 1961), et première femme (Valentina Terechkova, 1963).

Face à ces exploits, les États-Unis apparaissaient alors en retard. La NASA redoublait d’efforts, mais l’opinion publique américaine sentait l’URSS en avance sur le plan technologique et symbolique.


Une série trop américaine ?

La première saison de Star Trek (1966–1967) ne comportait aucun personnage soviétique, malgré son ambition d’unir les peuples de la Terre dans un avenir commun. Cette absence est parfois interprétée comme une lacune — voire une provocation — envers la réalité géopolitique de l’époque.

Une rumeur persistante (souvent évoquée en conventions) raconte qu’un article dans la Pravda, organe de presse officiel du Parti communiste soviétique, aurait critiqué cette omission. Il n’est pas certain que cette publication ait réellement existé, mais l’anecdote est restée célèbre, au point d’influencer des décisions de production.


Pavel Chekov : un ajout hautement symbolique

Lorsque la saison 2 commence en 1967, un nouveau personnage fait son apparition : Pavel Andreievich Chekov, officier russe de Starfleet, interprété par Walter Koenig. Il est jeune, énergique, parfois un peu tête brûlée — mais surtout, il parle avec un accent russe marqué.

Son arrivée a été présentée par Gene Roddenberry comme un moyen de représenter davantage la diversité terrestre. On a même dit que son look (cheveux longs) avait été inspiré par les Beatles, pour séduire un public plus jeune.


Une paix culturelle dans l’espace

Qu’il ait été une réponse politique ou un simple choix créatif, Chekov est devenu une figure importante. Son rôle symbolisait un futur dans lequel même les grandes puissances rivales du XXe siècle avaient dépassé leurs différends pour œuvrer ensemble.

Dans plusieurs épisodes, il plaisante en attribuant l’origine de toutes les inventions ou œuvres célèbres à la Russie — une exagération humoristique qui permettait aussi de désamorcer les tensions.


Héritage et réception

Chekov apparaîtra dans plusieurs films de la saga (notamment Star Trek II : La Colère de Khan), et continuera d’incarner ce pont culturel entre deux mondes.

Quant à l’anecdote de la Pravda, qu’elle soit réelle ou apocryphe, elle montre combien Star Trek n’était pas qu’une fiction : c’était aussi un miroir de son époque, et parfois même un outil de diplomatie culturelle.


Conclusion

Le personnage de Chekov incarne l’idéal universaliste de Star Trek, où les peuples de la Terre unissent leurs forces pour explorer les étoiles. Même en pleine guerre froide, Gene Roddenberry affirmait, à travers lui, que l’avenir n’appartiendrait ni aux blocs politiques, ni aux idéologies, mais à la coopération.

Dans ce futur rêvé, les tensions du XXe siècle ne sont plus qu’un souvenir… et les anciens ennemis, des frères d’équipage.

L’histoire : le 12 Août 2161

“L’influence discrète du français d’Amérique dans Star Trek” (Louisiane, Québec, et mémoire francophone dans l’utopie Roddenberry)

Si la date du 12 août 2161 n’est pas officiellement liée à la Révolution française, on peut voir dans la fondation de la Fédération des Planètes Unies un écho lointain des idéaux universalistes des Lumières.

La culture française, à travers Jules Verne, Jean de La Fontaine ou même les origines fictives du capitaine Jean-Luc Picard, irrigue en profondeur l’utopie star trekienne.

Et même si Gene Roddenberry n’a jamais revendiqué de lien direct avec la Fête de la Fédération française, certains fans comme moi aiment y voir un clin d’œil inconscient — comme une fraternité entre l’utopie républicaine de 1790 et celle du 23e siècle.

⚠️Rappel historique⚠️

🇫🇷 La « Fête de la Fédération » – 14 juillet 1790

  • N’a lieu qu’une seule fois.

  • Elle célèbre l’unité nationale après les débuts de la Révolution française.

  • Le roi Louis XVI y prête serment à la Nation et à la Constitution.

  • Ce n’est pas une tradition républicaine, mais un acte de réconciliation nationale sous monarchie constitutionnelle (la République n’existe pas encore).

⚠️ Il ne faut donc pas confondre la Fête de la Fédération avec une « Journée de la Fédération » républicaine : la République française n’a jamais institué une telle journée officielle du nom de “Journée de la Fédération”.


🇫🇷 21 septembre 1792 – Naissance de la Première République

  • C’est ce jour-là que la République est proclamée, après l’abolition de la monarchie.

  • Il n’y a pas de fête spécifique appelée « Journée de la République » liée directement à cette date dans le calendrier républicain.

  • Toutefois, cette date reste historiquement importante pour les républicains français.


🪐 12 août 2161 – Journée de la Fédération (Star Trek)

  • C’est une invention purement fictive, célébrée dans l’univers de Star Trek, pour marquer la fondation de la Fédération des Planètes Unies.

  • Elle n’a aucun lien direct ni inspiré officiellement par la Révolution française ou ses fêtes historiques.


🧭 Conclusion simple à retenir

Fête Date Contexte Remarque
Fête de la Fédération 14 juillet 1790 Monarchie constitutionnelle Pas une fête républicaine.
1re République 21 septembre 1792 Chute de la monarchie Pas de « journée » spécifique fêtée.
Journée de la Fédération (Star Trek) 12 août 2161 Utopie de science-fiction Aucune relation historique directe.

📌 Témoignages oraux évoquant une femme francophone

Plusieurs fans français se souviennent de témoignages partagés lors de conventions dans les années 1990, selon lesquels l’une des femmes de Gene Roddenberry parlait couramment français, l’ayant étudié à l’université. Bien que cette information ne soit pas confirmée dans les biographies officielles, elle illustre la proximité culturelle entre la vision humaniste de Roddenberry et certaines influences européennes, notamment françaises

  • Dans les universités américaines des années 1930 à 1950, le français était la langue étrangère privilégiée chez les étudiants en lettres, théâtre ou communication.

  • Il est donc très probable qu’au moins qu’une  compagne, parlait français ou l’avait étudié.

  • Il est aussi possible que, lors de visites en France ou de conventions européennes, cette information ait été partagée oralement par les invités ou la famille Roddenberry.

L'influence discrète du français d'Amérique dans Star Trek

Si la date du 12 août 2161, fondation de la Fédération des Planètes Unies, n'a officiellement aucun lien avec l'histoire française, certains fans suggèrent une influence indirecte, à travers la culture francophone d'Amérique du Nord. Il pourrait s'agir du français cadien (ou "cajun") parlé en Louisiane, ou encore du français du Québec, deux variantes très vivantes mais distinctes du français métropolitain.

Le français cadien et la Louisiane

  • Héritage des colons français et acadiens installés en Louisiane.
  • Langue influencée par l'anglais, les créoles, et les langues amérindiennes.
  • Encore pratiquée aujourd'hui dans des familles rurales et des milieux culturels.

Le Québec et les francophones du nord

  • Présence importante de francophones aux États-Unis (Vermont, Maine, Michigan...).
  • Accent et vocabulaire différents du français standard, mais étudiés à l'université.
  • Le français reste une langue culturelle, littéraire et artistique influente.

Témoignages de conventions

Des fans français rapportent que l'une des compagnes de Gene Roddenberry parlait très bien le français, l'ayant étudié à l'université. Bien que cette information ne soit pas confirmée officiellement, elle reflète l'ouverture culturelle que l'on retrouve dans l'univers de Star Trek.

Présences françaises dans Star Trek

  • Jean-Luc Picard, capitaine né à "La Barre" en France.
  • Château Picard, un domaine viticole français fictif.
  • Références à Jules Verne, La Fontaine, Victor Hugo.
  • Le français utilisé comme langue de prestige dans certaines séries.
  • Le président de la Fédération s'exprime parfois depuis Paris, avec la Tour Eiffel visible en arrière-plan.

Autres influences européennes tournées vers l'universalisme

  • Shakespeare (Royaume-Uni) est cité très fréquemment, notamment par Picard et Data, comme symbole de la condition humaine.
  • Leonard de Vinci (Italie) apparaît en hologramme dans Voyager comme mentor de Janeway, incarnation de la Renaissance humaniste.
  • Des technologies comme le compensateur Heisenberg ou la méthode Schrödinger font référence à la science allemande (sans aspect culturel fort).
  • Chekov, dans TOS, incarne la coopération Est-Ouest, avec une Russie post-guerre froide pacifique.
  • L'idéalisme républicain et les institutions multiculturelles de la Fédération sont inspirées à la fois de l'ONU (Genève, New York) et des valeurs européennes des Lumières.

Note : Aucun document officiel ne lie directement la date du 12 août à la Fête de la Fédération française. Mais l'esprit d'universalisme, de paix, de diplomatie et de culture humaniste traverse toute l'utopie de Star Trek, où la France tient une place plus centrale que bien d'autres nations européennes.

Aux frontières de la science-fiction et du droit

Aux frontières de la science-fiction et du droit

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 Auteur : Defferrard Fabrice

Date de commercialisation : 27/02:2025
Collection livre : Libre droit
Langue du livre : Français 

Editeur : Mare & Martin
ISBN :  2386000885

Résumé :

Que peut nous enseigner la science-fiction dans la perspective très générale du droit et de la justice ? Et inversement, en quoi le droit peut-il inspirer la science-fiction ? C’est à ces questionnements que le présent ouvrage, fruit de plusieurs années de recherches, propose de réfléchir. Les écrivains Isaac Asimov, Ray Bradbury, Philip K. Dick, Karel Capek, Vercors… Les films Star Trek, Batman, Blade Runner, Jurassic Park, Minority Report… À travers certaines des grandes oeuvres de la littérature et du cinéma de science-fiction, quelques thématiques cardinales du droit sont explorées. Ainsi en est-il de la distinction des personnes et des choses, du statut juridique des robots androïdes ou bien encore de la problématique du procès équitable.

« La science-fiction, écrit Catherine Puigelier, est – sous la forme d’un paradoxe bien réel – l’un des socles du droit ; [Elle] révèle les trajectoires complexes et dangereuses qu’il est préférable de ne pas emprunter. Elle est le reflet en avance d’un droit défaillant ou d’un droit meilleur. » En tant que genre narratif, la science-fiction ouvre des champs infinis d’investigations et de systèmes, ne cessant d’interroger tout à tour notre condition d’être pensant au sein de la nature et du cosmos, nos formes sociales, nos moeurs, notre histoire et nos désirs pour l’avenir. Elle est donc foncièrement juridique. Par sa liberté, par sa richesse, par sa puissance prédictive, la science-fiction offre alors au jurisconsulte un peu sérieux des champs sans limites à son imaginaire.

Fabrice Defferard est Maître de conférences (HDR) à l’Université de Reims. Membre de la Société des Gens de Lettres, il est l’auteur de plusieurs ouvrages de droit et d’oeuvres de fiction, dont un cycle d’anticipation dystopique intitulé “Chroniques de la Cité-Monde”. En 2015, il obtient le prix Olivier Debouzy pour son essai Le droit selon Star Trek, paru aux éditions Mare & Martin.

Mon avis :

Ce bon livres nous montrent combien il est important pour l’être humain à besoin de se projeter et de se protéger par l’encadrement de son esprit par des normes et des lois qui lui permet alors de s’épanouir et de collaborer dans une réalité dont il doit imposer la norme humaine face à la norme naturelle pour le bien de l’humanité.

Ainsi que pour son développement, chaque être humain  doit avoir les moyens de surpasser les éléments de nature premier !

Grâce à tous les mondes imaginaires qu’il est capable par son esprit de concevoir !

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Un combat pour l’équité linguistique

✊ Un combat pour l’équité linguistique

“Même si je connais un peu l’anglais comme l’espéranto, lorsqu’on est en situation de difficulté, on est toujours plus à l’aise dans sa langue maternelle.”

À travers mes expériences, j’ai mesuré combien l’usage exclusif de l’anglais dans les outils technologiques pouvait créer une forme d’exclusion. L’aide en ligne d’OpenAI, par exemple, n’est disponible qu’en anglais, ce qui peut représenter un obstacle pour de nombreuses personnes, surtout en situation de stress, de handicap ou d’urgence.

C’est aussi pour cela que je me bats pour une vraie équité linguistique : non pas pour supprimer l’anglais, mais pour qu’il trouve sa juste place parmi les autres langues, dans le respect de la diversité culturelle.

L’espéranto, langue équitable et internationale, m’apporte une autre vision : celle d’une langue-pont, qui ne détruit pas mais relie. Elle n’efface pas les langues maternelles, elle les honore en offrant un espace commun, neutre et solidaire.

  • Quand on est en difficulté ou face à des démarches techniques ou administratives, il est crucial de pouvoir comprendre dans sa langue maternelle. Ce n’est pas un luxe, mais un droit d’accessibilité.

  • L’espéranto, contrairement à l’anglais qui s’est imposé historiquement par la domination économique, militaire ou culturelle, est une langue conçue pour faciliter les échanges sans hégémonie. Elle valorise l’idée que toutes les langues sont égales, et qu’aucune ne doit s’imposer comme unique.

  • L’anglais n’est pas à blâmer en soi, mais le système qui pousse à son monopole au détriment des autres cultures et langues appauvrit la diversité culturelle mondiale.

C’est pourquoi, je soutiens la SAT-Amikaro, une association qui défend ces valeurs et agit pour une société plus juste à travers la langue espéranto.

🌍 Sur STFE, nous croyons à l’idéal de coopération porté par Star Trek et l’espéranto : un monde où chaque culture peut s’épanouir pleinement, sans être dominée ni effacée.

liens symboliques avec la Fédération

Thème

Type de lien avec la Fédération

Référence culturelle ou historique

Zamenhof et la paix par le langage

Philosophie non violente et universelle

Fondation de l’espéranto (1887, Pologne)

Rosa Luxemburg, Jean Jaurès, etc.

Internationalisme humaniste

Militants de paix et de justice

Le Projet Vénus / Paradisme

Utopies technoscientifiques pour l’humanité

Post-capitalisme proche de Star Trek

Tikkun Olam (réparer le monde)

Éthique intergénérationnelle

Pensée juive progressiste

Ubuntu (Afrique)

Communauté et humanité partagée

Valeur présente dans certaines civilisations trekiennes