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commune star trek

🌍 L’esprit de la Commune de Paris et l’utopie de Star Trek


🔸 1. Introduction : deux utopies séparées par un siècle et réunies par l’idéal

 

 

En 1871, la Commune de Paris émerge comme une tentative révolutionnaire d’émancipation populaire. En 1966, Star Trek projette un futur de coopération interstellaire. Deux mondes ? Non. Deux expressions d’un même rêve : celui d’un monde libéré de l’oppression.

🔸 2. Communauté, égalité, autogestion

 

📍 La Commune de Paris :

  • Élection des délégués révocables à tout moment

  • Suppression de la hiérarchie militaire

  • Réquisition des ateliers et fonctionnement coopératif

  • Promotion d’une école gratuite, laïque et émancipatrice

Source : Prosper-Olivier Lissagaray, Histoire de la Commune de 1871

🖖 Dans Star Trek :

  • Société post-monétaire (cf. TNG, épisode “The Neutral Zone”, 1988)

  • Suppression des besoins économiques de base grâce à la technologie (réplicateurs)

  • Coopération et exploration scientifique comme moteur de la société

 

Source : Gene Roddenberry, “Star Trek Bible” (document de production de 1964)


🔸 3. Refus de l’oppression et du militarisme

📍 Communards :

 

  • Refus de l’armée régulière et défense populaire

  • Rejet de l’Empire autoritaire et du gouvernement versaillais

  • Fraternité avec les peuples étrangers, refus du nationalisme

 

Source : Kristin Ross, “L’imaginaire de la Commune”, La Fabrique, 2015

🖖 Star Trek :

 

  • Starfleet n’est pas une armée, mais un corps d’exploration avec une charte éthique (Starfleet General Orders)

  • De nombreuses critiques des dérives autoritaires (Section 31, DS9, Discovery)

  • Fraternité interespèces, paix intergalactique

 

Source : Star Trek: Deep Space Nine, “In the Pale Moonlight”, 1998


 

🔸 4. Éducation, savoir et culture libre

 

📍 Commune :

 

  • Réforme scolaire radicale : écoles ouvertes à tous, filles et garçons, sans dogme religieux

  • Encouragement des arts, ouverture des musées, démocratie culturelle

 

Source : Edith Thomas, “Les femmes de la Commune”, Gallimard, 1963

🖖 Star Trek :

 

  • Partage universel des connaissances via la Fédération

  • L’éducation est gratuite, libre, universelle

  • Les arts, la musique et la littérature sont valorisés (TNG, “The Inner Light”, 1992)

 


 

🔸 5. Une utopie vivante, pas figée

 
« regard parallèle ».

La Commune de Paris ne fut pas seulement un soulèvement éphémère : elle incarna une expérience unique d’autogouvernement, de fraternité et d’égalité. Ses 72 jours ont marqué l’histoire, non pas comme un aboutissement, mais comme une graine plantée dans l’imaginaire collectif.

Les forces et les limites de l’utopie communarde

Les communards ont posé des jalons décisifs :

  • école gratuite et laïque,

  • séparation de l’Église et de l’État,

  • participation directe des citoyens,

  • suppression de certains privilèges et hiérarchies.

Mais la Commune fut aussi traversée de contradictions : divisions sociales entre ouvriers, artisans et petite bourgeoisie, place encore marginalisée des femmes malgré leur rôle crucial, conditions matérielles fragiles et pressions militaires écrasantes. C’est précisément dans cette tension entre espérance et inachèvement que réside sa force symbolique.

Une projection dans l’avenir : la Fédération

Dans Star Trek, la Fédération apparaît comme l’héritière imaginaire de cet élan. Elle reprend les principes de solidarité, d’égalité et de fraternité universelle, mais en les projetant dans un futur où les conditions matérielles (technologies post-pénurie, énergie propre, absence de monnaie) rendent leur réalisation possible et durable.

Ce qui n’a pu durer que quelques semaines à Paris en 1871, faute de temps, de moyens et de contexte, devient, dans la vision trekienne, un cadre institutionnel stable qui unit non seulement les peuples de la Terre, mais aussi des civilisations venues d’autres étoiles.

Une graine toujours vivante

De la Commune à la Fédération, ce qui persiste, c’est la foi en la capacité des êtres à s’organiser autrement : au-delà des nations, au-delà des hiérarchies, au-delà des frontières. Cette graine, chantée dans L’Internationale, résonne encore aujourd’hui dans les mouvements pour la justice sociale, les communs, les coopératives, et jusqu’aux rêves collectifs de science-fiction.

En ce sens, Star Trek n’invente pas ex nihilo une utopie : il poursuit une mémoire, celle des luttes passées, et la prolonge dans un horizon de paix interstellaire.


 

🔸 6. Conclusion : Et si la Commune avait gagné ?

 

Star Trek, c’est peut-être le monde qu’aurait pu bâtir la Commune de Paris, si elle avait survécu et évolué à travers les siècles.

Une société fondée sur l’entraide, le respect mutuel, le dépassement de soi, et la paix entre les peuples.


 

🔗 Références et lectures complémentaires

 

  • Kristin Ross, L’imaginaire de la Commune, La Fabrique, 2015

  • Prosper-Olivier Lissagaray, Histoire de la Commune de 1871, 1876

  • Gene Roddenberry, Star Trek Writers’ Bible, 1964

  • Manuel des Règles de Starfleet, version non-canon issue des jeux de rôle

  • Star Trek: The Next Generation, The Neutral Zone, S1E26

  • Star Trek: Deep Space Nine, In the Pale Moonlight, S6E19

  • Star Trek: The Next Generation, The Inner Light, S5E25

  • Interview de Roddenberry, The Humanist, 1980s : « Star Trek is a vision of a future where mankind has overcome its baser instincts. »