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Introduction : L’Impératif de l’Être
La Déclaration Fondatrice de l’Êtrisme propose une réorientation fondamentale des sociétés humaines : la primauté de l’Être sur l’Avoir. En appelant à une éthique centrée sur l’épanouissement individuel, la contribution volontaire, la solidarité et le respect absolu de toute forme de vie, l’Êtrisme s’inscrit dans un courant philosophique et utopique de longue date, tout en offrant une structure éthique et opérationnelle propre, essentielle pour l’ère de l’abondance technologique.
Le concept se distingue par l’intégration d’une Clause anti-dérive et l’établissement d’un Conseil Éthique Fédératif (CEF), garantissant que la philosophie ne soit jamais instrumentalisée à des fins d’exclusion ou de hiérarchisation.
I. Les Racines Philosophiques : L’Héritage de l’Avoir à l’Être
L’Êtrisme puise son inspiration dans deux axes majeurs qui ont historiquement remis en question le matérialisme et l’exploitation.
1. La Critique de la Possession (XXe Siècle)
Le pivot central de l’Êtrisme (Être > Avoir) trouve une résonance directe dans l’œuvre de l’humaniste Erich Fromm.
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1976 : La Publication de « Avoir ou Être » Fromm formalise l’opposition entre le mode d’existence de l’Avoir(centré sur l’accumulation et la propriété) et le mode d’existence de l’Être (centré sur l’expérience, le partage et l’activité productive). Cette distinction est la base même du préambule de l’Êtrisme.
2. Le Respect de la Vie et la Philosophie du Soin
L’insistance sur le respect et la protection de toutes les formes de vie (Article 2) relie l’Êtrisme aux courants d’éthique environnementale qui contestent l’anthropocentrisme :
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Années 1970 : L’Écologie Profonde (Deep Ecology) Ce mouvement rejette l’idée que l’humain soit supérieur et accorde une valeur intrinsèque à tous les êtres vivants et aux écosystèmes. L’Êtrisme prolonge cette éthique dans un cadre social et politique.
II. L’Influence Utopique : De la Théorie à l’Abondance Fictive
La vision d’une société libérée des contraintes de la monnaie et du travail coercitif est un précurseur direct des principes opérationnels de l’Êtrisme.
1. La Promesse du Communisme Théorique
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XIXe Siècle : Le Principe de Base La phase finale et utopique du communisme (selon Marx et Engels) envisage la fin de l’argent et la distribution des biens selon le principe : « De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ». Ce modèle coïncide avec la contribution volontaire et l’accès universel aux ressources prônés par l’Êtrisme.
2. Le Modèle de Star Trek : Le Cadre Idéal
C’est l’œuvre de Gene Roddenberry qui fournit le cadre sociétal le plus proche de l’idéal opérationnel de l’Êtrisme.
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Années 1960 – 1980 : La Fédération des Planètes Unies La Fédération est le modèle de société de post-raretépar excellence, rendue possible par la technologie (réplicateur, énergie illimitée), où l’argent est aboli et la motivation devient l’amélioration de soi. L’Êtrisme rend un hommage explicite à Roddenberry, considérant son héritage comme une « boussole éthique ».
III. La Primauté de l’Êtrisme : L’Intégration et les Garanties
Bien que l’Êtrisme partage des valeurs avec ces illustres prédécesseurs, il s’en distingue par sa nature synthétique et son mécanisme de protection unique.
L’Êtrisme n’est pas une simple utopie de l’abondance ; il est une structure de veille éthique pour cette abondance.
Conclusion : L’Étrisme comme Cadre pour le Futur
L’Êtrisme reconnaît ses racines dans la philosophie de l’Être et l’idéal de la Fédération. Cependant, il franchit une étape critique en intégrant explicitement les leçons des dérives idéologiques passées.
Le Manifeste de l’Êtrisme n’est pas seulement un projet social, mais une déclaration de vigilance qui cherche à fournir le cadre éthique et les gardes-fous nécessaires pour garantir qu’une société de l’abondance (l’idéal de Star Trek) reste une force d’émancipation et non un nouveau moyen d’oppression. Il représente la volonté de protéger l’utopie par des principes explicites, donnant ainsi une primauté éthique dans l’ère de la philosophie spéculative.
