De Victor Hugo à Roddenberry : Utopies en héritage, l’utopies en Résonance.
Victor Hugo, visionnaire du 19e siècle : une inspiration pour le futur de la Fédération
« Rien n’arrête une idée dont le temps est venu. » — Victor Hugo
« The future is for those who see possibilities before they become obvious. » — Gene Roddenberry
Victor Hugo considérait l’utopie comme une anticipation nécessaire du progrès social. Dans Les Misérables, il écrit : « L’utopie qui s’impatiente et devient émeute sait ce qui l’attend ; presque toujours elle arrive trop tôt » . De son côté, Gene Roddenberry a conçu Star Trek comme une projection d’un futur optimiste, où l’humanité a surmonté ses divisions pour explorer l’univers en paix.
Bien que séparés par plus d’un siècle, Victor Hugo et Gene Roddenberry partagent une foi commune en l’avenir : une humanité éclairée, fraternelle, et guidée par la justice.
Introduction
Une fraternité humaniste à travers les siècles:
Relier Victor Hugo à Gene Roddenberry, c’est tisser un fil rouge entre les grandes utopies littéraires et les espoirs futuristes d’un monde meilleur. Tous deux, à travers leurs œuvres respectives — *Les Misérables* et *Star Trek* — ont défendu une vision de l’humanité libérée de ses chaînes, guidée par la justice, la paix et la fraternité.
L’un au XIXe siècle, l’autre au XXe, ils ont incarné une même foi dans le progrès moral et collectif. Ce lien n’est pas une comparaison anachronique, mais la mise en lumière d’un idéal commun : celui d’une humanité qui s’élève par la connaissance et la compassion.
1. L’utopie chez Hugo et Roddenberry : de la misère à l’éveil cosmique
2. Lutte contre l’injustice
Hugo dénonçait la misère et l’oppression dans *Les Misérables*. Star Trek illustre cette lutte à travers ses missions diplomatiques et morales, fidèles à la Directive Première.
Victor Hugo déclarait : « L’utopie qui s’impatiente et devient émeute sait ce qui l’attend ; presque toujours elle arrive trop tôt. » (*Les Misérables*, 1862).
Il voyait dans l’utopie non une chimère, mais une prophétie sociale. Gene Roddenberry, quant à lui, conçoit avec *Star Trek* une humanité qui a surmonté la pauvreté, le racisme, la guerre.
C’est la mise en image d’une utopie hugolienne réalisée : la fin de l’exploitation, l’émancipation de tous par la connaissance.
**Sources :**
– Victor Hugo, *Les Misérables*, 1862
– Roddenberry cité dans David Alexander, *Star Trek Creator: The Authorized Biography of Gene Roddenberry*, 1994
2. Star Trek, miroir de la justice sociale hugolienne
Justice sociale : L’épisode « The Drumhead » (TNG) explore les dangers du fanatisme et de la chasse aux sorcières, rappelant les dénonciations de l’injustice par Hugo.
Éducation et émancipation : Dans « The Measure of a Man » (TNG), le procès de Data soulève des questions sur les droits et la conscience, en écho aux réflexions de Hugo sur la dignité humaine.
Des épisodes comme « The Drumhead » (TNG) dénoncent les dérives paranoïaques de la justice, faisant écho à *Claude Gueux* ou *Le Dernier Jour d’un condamné*. Dans « The Measure of a Man », Data, un androïde, défend ses droits à l’existence et à la dignité : une scène qui résonne avec les combats de Hugo pour la reconnaissance de l’humanité dans toutes ses formes.
**Sources :**
– *Star Trek: The Next Generation*, épisodes « The Drumhead » (S4E21), « The Measure of a Man » (S2E9)
– Pierre Laforgue, « Hugo et la loi », *Cahiers du romantisme*, n°5, 2000
3. La critique contemporaine de l’utopie : évolution ou trahison ?
Foi dans la science au service de l’humain
Hugo croyait au progrès technique, mais guidé par la conscience. C’est aussi le cœur de Star Trek : la technologie au service de l’éthique, incarnée par l’ordinateur de l’Enterprise ou l’androïde Data.
Certains critiques estiment que les séries récentes (*Star Trek: Discovery*) trahissent l’idéal originel de Roddenberry, avec une tonalité plus sombre et belliqueuse.
Mais comme Hugo l’écrivait : « Les utopies sont des vérités prématurées. » L’utopie n’est pas figée. Elle évolue, se confronte au réel, mais demeure un cap moral.
Finalement Intégrer Victor Hugo à l’univers de Star Trek, c’est relier l’héritage littéraire humaniste au rêve d’une civilisation interstellaire fondée sur la paix, la connaissance et la dignité.
**Sources :**
– L’Anticapitaliste : « Star Trek Discovery et la fin de l’utopie« ,
– Victor Hugo, discours à l’Assemblée, 1849
4. Une convergence de sagesses humanistes
Hugo écrivait : « Il n’y a rien de plus puissant qu’une idée dont l’heure est venue. » Roddenberry, à travers *Star Trek*, a démontré que la science-fiction pouvait être ce vecteur d’idée. Leur message commun : l’humanité progresse lorsqu’elle choisit la raison, la tolérance, et l’espoir.
5. Une utopie universelle
Hugo rêvait d’une Europe unie, d’un monde sans guerre. Roddenberry l’a réalisé dans la Fédération des Planètes Unies.
« Un jour viendra où il n’y aura plus d’autres champs de bataille que les esprits s’ouvrant aux idées. » — Victor Hugo
6. Spiritualité sans dogme
Hugo explorait la spiritualité sans soumission aux dogmes. Star Trek respecte les croyances sans jamais abandonner la pensée critique.
Conclusion
De Victor Hugo à Gene Roddenberry, il n’y a pas de rupture, mais un passage de relais. L’un rêvait d’un monde juste ; l’autre l’a montré à l’écran. Face aux crises d’aujourd’hui, cette double utopie demeure une boussole. Hugo et Roddenberry nous rappellent que la conquête essentielle n’est pas celle des étoiles, mais celle du cœur humain.
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**Sources complémentaires**
– « The Utopian Character of Star Trek », Peter W. Sacks, *Science Fiction Studies*, vol. 3, 1976
– David Gerrold, *The World of Star Trek*, 1973
– Pierre Rosanvallon, *La société des égaux*, Seuil, 2011 (pour le contexte de justice sociale)
– OpenEdition Contextes : « Les utopies politiques de Hugo«